Vortex par Irène Gahéry
Il arrive parfois que l'on se sente troublé par un lieu, envahi d'une émotion, d'un sentiment étrange fait d'admiration, de sérénité. C'est ce que l'on ressent dans un vortex d'énergie ou haut lieu vibratoire, une plaque tournante de l'énergie ("vertere" en Latin signifie "tourner"). Ce sont des lieux qui existeraient aux intersections des lignes telluriques qui sont des lignes d'énergie naturelle dans le champ électromagnétique de la terre. Ils ont fait l'objet de mesures précises. Ainsi, tout ce qui nous entoure émet une vibration mesurable et parfois palpable, en perpétuel mouvement : certaines émotions négatives font baisser le taux vibratoire alors que les sentiments positifs le font augmenter.
Les pouvoirs des vortex
Ils sont chargés d'histoire et ont eu, par le passé, des fonctions plus ou moins magiques, par exemple développer de bonnes vibrations ou pour aider aux guérisons, comme c’est le cas de nos jours pour les miracles à Lourdes. Certains de ces hauts lieux vibratoires sont connus de longue date. Pendant la préhistoire, en effet, les hommes, alors en forte connexion avec la nature, avaient repéré le fort magnétisme de certains lieux, rocher, grotte, espace, sur lesquels ils ont choisi d'ériger leurs édifices ou lieux de culte pour y célébrer leurs cérémonies. Il peut s’agir aussi d’endroits très lumineux, paisibles et harmonieux, où les plantes et les arbres sont en général particulièrement beaux voire remarquables car ils profitent de l’énergie vitale du lieu.
Un haut lieu énergétique peut être un monument élaboré par l’homme ou un lieu naturel dénué de toute intervention humaine, comme les cours d'eau souterrains. Certains sont très peu connus. Il s'agit par exemple de dolmens en pleine forêt, d'allées couvertes, de menhirs, de chapelles, de cromlechs (des alignements de pierres), de pierre à cupules (pierre plate creusée de trous circulaires qui se remplissent d'eau de pluie, comme des écuelles. Les constructeurs de pyramides ou bien des druides ont choisi les lieux consacrés aux activités d'élévation spirituelle. Ces édifices, outre qu'ils n'ont pas été construits n'importe comment ni n'importe où, comportent le rapport 1,618, c'est-à-dire le nombre d'or, réputé pour convoquer l'harmonie, l'équilibre et diffuser de bonnes vibrations. Le procédé de l'église qui consista à récupérer et à christianiser les hauts lieux à l'origine mégalithiques, prouve bien le grand intérêt de ces derniers.
Les hauts lieux vibratoires en France
Les volcans d’Auvergne : À quelques kilomètres de Clermont-Ferrand, c’est d’abord le Puy-de-Dôme, le plus emblématique et le plus grand volcan de la chaîne des Puys a son sommet se trouvent les ruines du temple de Mercure datant du Ier siècle, l’un des plus grands sanctuaires romains d’occident ; les lieux sacrés ayant été construits à des endroits spécifiques et selon des règles architecturales strictes qui favorisent l’harmonie spatiale et la diffusion de bonnes vibrations, la présence de ce temple sur le Puy-de-Dôme n’est donc pas anodine.
Les alignements de Carnac : Le mystère ces pierres érigées demeure : pourquoi près de 3 000 menhirs se dressent-ils à Carnac, parfaitement alignés, au milieu d’une nature déserte, depuis près de 6 000 ans ? Ce fameux endroit mystique chargé d’histoire, de magnétisme, de vibrations et d’énergies reste fascinant, pour de nombreuses personnes qui viennent chercher apaisement et force intérieure pour recharger leurs batteries auprès du granit.
Notre-Dame de Paris : Ce qui donne à Notre-Dame de Paris son caractère si singulier, c’est son haut potentiel spirituel. Édifiée sur les ruines d’un édifice religieux romain ou mérovingien consacré à saint Étienne, la bâtisse se dresserait au croisement de plusieurs courants telluriques. L’impression de sérénité qu’elle procure ressemble à celle provoquée par les temples, les mosquées, les synagogues et autres palais.
La Roche de Solutré : « De là-haut, j’observe ce qui va, ce qui vient, ce qui bouge et surtout ce qui ne bouge pas », aimait à dire l’ancien président français François Mitterrand, pour qui l’ascension rituelle de la roche de Solutré était une expérience transcendantale sans cesse renouvelée. Un lieu dont les connexions historiques, stratégiques, culturelles et spirituelles sont établies et ininterrompues depuis la préhistoire.
Nombreux sont les autres lieux emblématiques en France : le Mont Saint-Michel, la cathédrale de Chartres, la « maison » de Viviane en forêt de Brocéliande, le Mont Sainte-Odile, la basilique de Vézelay,...
Les hauts lieux vibratoires dans le monde
La ville de Glastonbury, au sud-ouest de l'Angleterre, rayonne de paix et d'équilibre. Elle est considérée comme un puissant vortex énergétique, notamment le Glastonbury Tor, l'une des principales attractions : c'est une tour située sur une colline qui a des liens avec le roi Arthur. L'abbaye de Glastonbury est un autre site principal : c'était autrefois un monastère, achevé au 8ème siècle. On dit que c'est là que deux autoroutes de l'énergie se rencontrent.
Stonehenge, en Angleterre est l'un des sites historiques les plus célèbres de la planète. On pense qu'il remonte à près de 5 000 ans, mais personne ne connaît vraiment son objectif. Le site historique abrite 100 pierres dressées disposées en cercle. Certains pensent qu'il s'agissait autrefois d'un lieu de sépulture ou de cérémonie. Stonehenge est le lieu de rencontre de 14 lignes telluriques différentes, ce qui en fait un espace puissamment chargé.
Volcan Haleakalā, à Hawaï. Le sommet du volcan émet une fréquence qui correspond à la fréquence d'un battement de cœur humain. Cette fréquence crée un sentiment maternel et nourricier.
La Grande Pyramide de Gizeh, en Egypte, considérée comme l'une des sept merveilles du monde, date de 3000 ans av. J.-C., a servi de tombeau à l'un des pharaons égyptiens. Les physiciens ont découvert que la pyramide stocke l'énergie électromagnétique dans ses chambres.
Machu Picchu, au Pérou, était autrefois la demeure des Incas. C’est l'un des endroits les plus sereins au monde. Il contiendrait de l'énergie spirituelle sous terre. Cette énergie piégée qui rayonne dans tout le site est censée favoriser la guérison physique et l'éveil spirituel.
Augmenter son taux vibratoire :
C’est une façon d’avoir une vie plus apaisée,de devenir plus magnétique, d’entrer dans un cercle vertueux. Les bénéfices à en retirer sans nombreux : énergie et vitalité, sérénité, meilleur système immunitaire. Notre vie moderne n’est pas idéale pour soigner notre champ vibratoire : écrans, nourriture industrielle, pensées négatives, actualités, addictions nous éloignent des hautes fréquences.
Cependant, quelques règles sont simples à mettre en place : prendre soin de son sommeil, vivre le plus possible l’instant présent, pratiquer la gratitude, écouter de la musique, danser, chanter et/ou écouter des mantras sacrés sont autant de moyens d’augmenter son niveau vibratoire. Il faut prendre soin également des endroits où nous vivons au quotidien : le Feng Shui aide à harmoniser et élever la fréquence des lieux de vie, des bureaux. C’est parfois aussi simple que de tourner son lit. La méditation est un autre moyen d’augmenter un niveau de conscience. De même pratiquer la respiration en conscience permet de se charger en énergie vitale.
Autant de pratiques vertueuses à cultiver pour une vie meilleure, voire une philosophie pratique pour une existence « connectée » à l’essentiel…
Concours de poésie : Par-delà les frontières...
De l’aurore au ciel constellé d’étoiles, de l’enfance au lendemain, du visible au caché…, à pied, à califourchon sur le vent ou sur un rayon de lune, poètes prenez la plume et participez au concours de poésie organisé par le Club des poètes de Marne-la-Vallée avec le soutien des communes du Val-Maubuée, sur le thème : Par-delà les frontières...
Date de clôture : 30 novembre 2023
Prix : 10 euros par poème pour les aultes - gratuit pour les jeunes de moins de 18 ans
300 euros de prix et publication dans la revue du Club
Bulletin_d_inscription_concours_po_sie_2023
R_glement_concours_po_sie_2023
Etang d'Arts à Lognes : un poème à la mer
Le temps - Irène GAHERY Présidente du club des Poètes de Marne-la-Vallée
Ce concept est lié à la notion de changement qu’il sert à appréhender. Il s’opposerait ainsi à l’immobilité, au néant, à l’absence de vie ; il est donc fondamentalement lié à la condition humaine.
Il structure notre pensée et notre vie quotidienne, au point même que la précision de sa mesure a toujours représenté une quête scientifique. On le mesure maintenant avec une précision de l’ordre de 16 chiffres après la virgule d’une seconde ! Pourtant, nous avons chacun un rapport au temps différent… Pourtant, nous avons chacun un rapport au temps différent… et la conception du temps n’a pas cessé de fluctuer depuis la préhistoire jusqu’à nos jours.
Dans la mythologie grecque :
Les premières réflexions autour du temps sont apparues chez les Grecs de l’Antiquité. Ils ont ainsi défini 3 types de temps :Chronos, Kaïros et Aiôn.
Le temps Chronos.
Le temps Chronos est celui que nous connaissons tous, tel qu’on le conçoit en occident, le temps physique, linéaire, que nous mesurons « chronologiquement ».Il permet de segmenter le temps en passé, présent et futur, grâce aux unités de mesure : la seconde, la minute, l’heure, etc. Ce temps est quantitatif et linéaire. Dans la mythologie grecque, Chronos était le fils de Gaïa et d’Ouranos son père, qu’il détrôna pour prendre sa place. Puis, pour être sûr de ne pas subir le même sort, il dévora chacun de ses enfants dès sa naissance, sauf Zeus qui lui ferait subir le même sort plus tard. Représenté par une montre dont les aiguilles avancent inexorablement sur le cadran, Chronos, castrateur et cannibale, est celui qui nous dévore. On le reconnaît grâce à la faux avec laquelle il tua son père. On peut y voir la préfiguration de la faucille, dans notre Occident médiéval, attribut de la mort.
Kairos ou le temps intemporel et métaphysique.
Le dieu grec Kairos est l’un des dieux les plus subtils du panthéon, souvent représenté par un éphèbe dansant, aux talons et aux épaules ailées qui ne porte qu’une touffe de cheveux sur la tête. Quand il passe à notre proximité, soit on ne le voit pas, soit on le voit et on ne fait rien, soit on tend la main : on « saisit l’occasion aux cheveux », l’opportunité. « La chance est chevelue sur le devant », disait-on au Moyen-âge. Kairos a donné en latin « opportunitas », l’instant T de l’opportunité : avant est trop tôt, après trop tard. C’est le bon moment, c’est tout. Les enfants sont particulièrement sensibles à ce temps intemporel. C’est le point de basculement décisif, avec un « avant » et un « après », où quelque chose de spécial arrive le temps de l’occasion opportune, du
« moment juste ». C’est pourquoi on peut se dire: « Maintenant est le bon moment pour agir », sans qu’il n’y ait d’éléments objectifs validant cette affirmation.
Kaïros est ainsi le temps numineux (il relève d’un phénomène mystérieux, inexplicable rationnellement) dans le sens qu’il saisit l’individu, au-delà de lui-même. Il s’accompagne d’un sentiment de présence absolue, une présence divine ou tout du moins spirituelle. Cela est en fait l’expression de la sensation du temps Kairos : il n’est pas linéaire, il est qualitatif ; il ne se mesure pas, il est immatériel et se ressent. C’est une autre dimension du temps qui crée de la profondeur dans l’instant.
Aiôn : le temps cyclique.
Le temps Aiôn divinité grecque associée au temps, au cercle englobant l’univers (selon les croyances grecques) et au zodiaque. C’est le temps des cycles, comme les saisons, la respiration, le sommeil, etc.Il n’a pas de bornes et peut également signifier la destinée, l’âge, la génération ou l’éternité. On retrouve notamment le terme Aiôn en géologie. Il désigne une période indéfiniment longue (phases géologiques de formation de la Terre ou ères [du Latin « aeris » = « ère »]).
Aux temps très anciens de l’Indo-Européen
La racine Européenne « tem » donnera le grec « temno » (=couper, enlever en coupant), dont dérivent de nombreux mots : « -tomi-« (trachéotomie, lobotomie), « tomos »= la tranche (en Français le tome.). On le retrouve également dans le Latin « templum » : l'espace délimité par les augures dans le ciel à l’aide d’un bâton « séparer » du monde naturel un espace et un moment, par un procédé de sacralisation… puis le temple, enfin dans « tempus » (= fraction de la durée, division du temps, temps).
Cette même racine donnera le « time » anglais ainsi que le mot « tide » (=la marée).
Au moyen âge, notre mot « temps » devient « tens » : vivre en harmonie avec son temps implique de savoir reconnaître quand le contexte n’est pas favorable au développement de son projet. Cette « intelligence de situation », qui se nourrit de notre expérience, nous donne les bons repères pour dépenser notre énergie à bon escient et nous abandonner, avec douceur et confiance, à notre ressenti intérieur : un écho au temps Kaïros…
Et le temps des penseurs
Définir le mot « temps » est un sujet de clivage entre philosophes et savants.
L’évêque algérien d’Hippone saint Augustin, théologien et philosophe, disait : « Si on ne me demande pas de définir le temps, je crois savoir ce qu’est le temps ; mais si on me le demande, je ne le sais plus ».
Pour Blaise Pascal, il est impossible et même inutile de définir le temps. « Pourquoi, disait-il, le définir, puisque tous les hommes conçoivent ce qu’on veut dire en parlant du temps, sans qu’on le désigne davantage ?» Il est indéniable, que si dans le langage ordinaire, le temps est une suite indéfinie des jours, des mois, des années, en philosophie occidentale, la définition du temps dépend de la représentation qu’on se fait de l’essence du temps.
Le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804) ne considère pas le temps et l’espace comme des concepts abstraits de l’étendue et de la durée concrètes : on ne peut faire abstraction ni du temps ni de l’espace. L’un et l’autre sont des intuitions a priori, des formes pures de la sensibilité : l’espace et le temps font partie de nous-mêmes, puisque nous ne pouvons pas nous en abstraire. On peut éliminer par l’imagination tout ce qui nous entoure, les gens, les maisons, les voitures, les arbres, mais on ne peut supprimer l’espace ni faire abstraction du temps même si je nie que tel fait ne s’est pas produit.
Toutes ces théories ont été ruinées définitivement par un philosophe français, Henri Bergson (1859-1941) et par un savant américain, Albert Einstein (1879-1955).
Albert Einstein a remis en question et révolutionné les notions classiques du temps et de l’espace ; selon la théorie de la relativité, l’espace et le temps ne peuvent se définir indépendamment l’un de l’autre. Le temps se mesure par l’espace : lorsqu’on dit il est deux heures du matin, on vise l’espace de la montre ou de l’horloge parcouru par l’aiguille entre les chiffres 12 et 2.
Henri Bergson a montré que le temps mesurable par l’espace, ce que les philosophes appellent temps abstrait, est le temps homogène ou temps mesurable au chronomètre.... une conception symbolique qu’il ne faut pas confondre avec la durée concrète qui est perçue immédiatement par la conscience, comme un mouvement de la vie intérieure, étrangère à l’espace. En revanche la durée, c’est le temps pendant lequel on attend avec ou sans angoisse, où les minutes peuvent être longues ou courtes selon les circonstances ou les individus. Une heure d’horloge reste toujours une heure qu’elle soit une heure d’ennui ou de plaisir.
Nicolas Berdiaef, philosophe russe (1874-1948) : « Si habituellement, nous tenons tant à l’observation des heures, c’est que nous ne sommes guère heureux, c’est que nous sommes trop souvent misérables. Les heureux ne comptent pas les heures. Une vive souffrance est ressentie comme l’éternité d’un supplice infernal.»
« Nous ne sommes pas dans le temps, c’est le temps qui est en nous. »
Temps et rythme en médecine
Des études scientifiques récentes ont montré que l’élément constitutif de la durée, c’est précisément le rythme qui est caractéristique de toute vie (rythme de la respiration, battement du cœur, etc.) En biologie, la durée joue un rôle actif et prépondérant. Il existe les rythmes de période courte (de quelques secondes ou fractions de seconde) et les rythmes de période longue. Ces phénomènes biologiques que constituent les rythmes ont non seulement développé la chronobiologie, la choronotoxiologie, la chronopharmacologie, la chrono thérapeutique (heure de prise d’un médicament, temps nécessaire à la guérison d’une blessure.)
Faire le choix de l’action juste ou de l’inaction…
La gestion du temps est liée à la gestion de son énergie, et, plus largement, à la gestion de soi. Davantage de fluidité et de liberté dans l’organisation de ses journées, mieux gérer son énergie et d’économiser ses efforts, rendant celui qui l’adopte plus ouvert aux opportunités et disponible pour saisir le « moment juste » cher à Kairos… A l’heure où nous dégainons nos smartphones dès lors que se profile la moindre seconde d’attente, ne rien faire s’inscrit désormais dans une douce et pacifique résistance. Il est salutaire de s’accorder de temps en temps la liberté d’abandonner le sentiment de contrôle et cette injonction à l’activisme profondément ancrée en chacun afin de goûter au vrai lâcher-prise, celui qui se fonde sur une saine confiance que tout va pour le mieux en cet instant. L’action est pleine de vertus, mais savoir s’arrêter et ne rien faire l’est tout autant
Quel est votre rapport au temps au chronos et au temps kairos ? En alignant ces deux dimensions de temps, Chronos et Kairos, en les synchronisant pour les mettre en cohérence, l’expérience montre que la personne ressent une sensation de paix intérieure. Une personne peut sentir que c’est le moment pour elle de changer. Le coach fera émerger alors les motivations profondes (temps Kairos) et travaillera avec elle à poser les jalons temporels (temps Chronos) pour permettre le changement, dans le cadre d’une reconversion professionnelle par exemple. Il s’agit de mettre en cohérence et synchroniser le temps Chronos et le temps Kaïros.
Le temps et la génération Y
Les nouvelles technologies ont modifié ce rapport, on parle maintenant d’immédiateté de l’information. Un élément de la culture de la génération Y, c’est l’information disponible immédiatement. Une information peut faire le tour de la planète en quelques minutes. Cela pose quelques soucis à l’arrivée en entreprise. En effet, le jeune Y apprendra que les processus prennent un temps (Chronos) plus long que le seul instant.
Développer une approche intuitive du temps
Se mettre à l’écoute de son ressenti intérieur pour synchroniser nos actions à notre intuition nous aide précisément, par l’observation de nos émotions, de nos pensées et de tout ce qui se joue autour de nous, à déceler le moment opportun pour s’atteler à son projet.
Cette approche intuitive, qui s’inscrit dans la droite lignée du mouvement Slow, n’est pas incompatible, loin s’en faut, avec une bonne et saine gestion de son temps. Le fait d’arbitrer ses priorités, qu’elles soient mensuelles, hebdomadaires ou quotidiennes, ou encore de planifier son travail ou ses projets dans un temps défini ne s’oppose pas, bien au contraire, à la nécessité de marquer des pauses et de ralentir le tempo quand le besoin s’en fait sentir.
La slow life
Le mouvement Slow a vu le jour dans les années 80 face au sentiment d’accélération du temps. Plus précisément, c’est en 1986 que Carlo Pétrini, journaliste gastronome, crée en Italie le mouvement Slow Food en réponse au fast-food. Pour cesser de courir en permanence après le temps et s’échapper de l’étau de la vitesse, l’art de vivre slow nous invite à instiller plus de lenteur dans les différents domaines de notre vie. La slow life invite, avant tout, à vivre intensément l’instant présent et à ralentir en douceur pour repenser ses priorités et accorder du temps à ses essentiels. Penser sa vie plutôt que de la subir : véritable philosophie de vie vers davantage d’authenticité.
C’est précisément ce que les enseignements de Bouddha dans la Roue du Dharma nommait déjà, il y a plus de 2000 ans : faire le choix de l’action juste. Revenir au temps, cher aux Grecs : celui de Kaïros…
Irène GAHERY
Présidente du club des Poètes de Marne-la-Vallée
Noisiel en poésie - la déambulation de Mireille Héros
Le marché
Jaune, noir, rouge, vert
Ouragan de couleurs
Les boubous s’agitent
Senteurs d’Afrique, d’Asie
Un continent où se croise
S’interpelle
Toute une foule bigarrée
Les fleurs marient leurs parfums
Aux odeurs de chouchous
Les marchands vantent
Les Nike ou les oranges du Maroc
Une vrai symphonie
Ça piaille, ça s’interpelle
Ça vit
L’usine Menier
Mâts décharnés rouge sang
Gardiens d’une cité
En déshérence
Abandonnée aux prédateurs.
Elle dort
Elle dort du sommeil des justes
Qui lui ont donné
Ses lettres de noblesse
Retrouvera-t-elle un jour
Sa joie de vivre
Quand elle rythmait la vie de la cité
Avec le chant de ses machines
Indiquant l’heure d’entrée ou de sortie
Des ateliers
Quand elle exhalait
Les chaudes fragrances de cacao
Les jours de pluie ?
Et tout ce petit peuple
Qui se hélait
Les jours de marché sur la place.
Des générations de Menier
N’ont pas suffi
Pour la maintenir en vie
Qu’est-elle devenue ?
Elle pour qui on venait de loin
Pour admirer les bâtiments
En briques rouges ornées de frises
De l’architecte Saulnier.
Elle était la mère toute puissante
Celle qu’on appelait
L’usine Menier.
La Marne
A quoi songe la Marne
Quand passe
Un vol de cormorans
Attirés par ses ablettes et ses goujons
Elle songe
A ce nénuphar
Épris d’une grenouille
Pour sa belle,
Il ouvre ses pétales
Aussi purs que l’aurore
Déploie ses feuilles
Sur l’eau
En une immense partition
Bercé par les clapotis de la pluie
Alors tout doucement
Elle replie ses vaguelettes
Et s’endort
En souriant à la lune.
Mireille Héros
Noisiel, la cité de la poésie, la déambulation de Sylvie Perlot
Les poètes et poétesses du club des Poètes de Marne-la-Vallée, à travers le 1er concours organisé par la ville de Noisiel, ont rendu hommage à la cité du chocolat
Balade dans la ville de Noisiel
Je me rappelle d’un temps
Quand j’étais adolescent
Je traversais la ville
Allant d’un pas tranquille
Partant de la maison de retraite
D’où trois rues en descendent
Elles sont un peu raides
Elles sont de bonnes pentes
Elles mènent à la mairie
Sur des lieux différents
Il n’y a guère de bruits
Sur les trottoirs peu de gens
Par une de ces rues anciennes
Je vais, regardant les maisons
Leurs longues persiennes
Leurs briques rouges à foison
C’est une vieille cité
Qui date d’autrefois
Celle de la famille Meunier
Où l’on faisait du chocolat
Des petits chemins étroits
Distribuent les maisons du fond
Collés pour avoir moins froid
Et supporter les saisons
Des rues apparaissent de côté
Qui montrent d’autres faces
De ces maisons transformées
Et se prolonge la balade
Puis parvenu à la place
Non loin de la mairie
Est un autre espace
Où l’on rencontre plus de vie
Entre boulangerie
Epicerie et cafés
Coiffeurs et pharmacie
Le buste d’Emile Meunier
Il trône face à un bel espace
Comme surveillant la ville
C’est qu’il a laissé sa trace
Aujourd’hui, repose tranquille,
Aussi d’autres magasins
Esthétiques, fleurs et loto
Qui se trouvent un peu plus loin
A l’arrêt quelques autos
En continuant plus bas
Se dresse la belle Usine
Mais plus de chocolat
Partie la bonne praline
La balade se poursuit
En longeant le grand parc
Lentement jusqu’à sa grille
Dont l’ouvrage est tout un art
J’arrive à un carrefour
Au milieu un château d’eau
Je n’en ferai pas le tour
Je laisse ça aux autos
Simplement longer le mur
Voici la grille, aussi le parc
Splendide Mère Nature
Où parents, enfants s’éclatent
Dos au parc, allant plus loin
A travers des bâtiments
Serpente un long chemin
Qui emmène gentiment
A un autre quartier
Qui est bien plus animé
C’est celui du marché
Où l’on trouve à acheter
Auprès de la mairie annexe
Pas loin de la salle de spectacle, du conservatoire, d’autres magasins… La place… et…
Le marché
Avec ses couleurs,
Et ses odeurs,
Ces bavardages,
Ces cris, ces rires,
De tous les âges
Les gens s’agitent
Quelle belle ambiance !
Ca se bouscule,
Et ça discute,
Et ça s’excuse
Et ça achète
Et ça marchande
« On peut le changer ? »
« J’ vous ai reconnu »
Que de choses à regarder,
D’étalages à explorer
Vêtements et sacs
Draps et torchons
Ustensiles de cuisine,
Toujours utiles
Il y en a pour tous,
Petits et grands,
Enfants et femmes
Pour ces messieurs
Et nos aînés
Pas oublier
Pour des outils
Ou pour la pêche,
Et la pétanque,
Les jeux d’échecs
Et ceux de cartes
Faut bien s’détendre
Pour les enfants
Les habiller,
Les faire jouer,
Alors…
Un choix de jouets
Aussi des livres
Jeux de sociétés
Faut partager
Bien sûr « la bouffe »
C’est tous les jours
Salades navets et pommes de terre
Aussi les fruits, il y en a tant
Et puis la viande, la charcuterie
Sans oublier, la fromagerie…
Oups, c’est fatiguant…
Ce brouhaha est épuisant…
C’est quand qu'on rentre à la maison ?
Envie d’ailleurs pour un moment
Instant paisible près du marais
Zone humide, zone tranquille
Allons au parc,
Moment tranquille
Où l’on regarde
Marche gentille
Arrive au pont
Des p’tits marais
Sur les rondins
Il y fait frais
Près des roseaux
Où l’on admire
Auprès de l’eau
Où l’on se mire
Grenouilles, crapauds
Au bord de l’eau
Vivent leur vie
Et le héron
Ce grand fripon
Veille sans bruit
Les libellules
Sont dans leurs bulles
Jusqu’à la nuit.
Sylvie Perlot
Les curiosités paysagères de Noisiel en Poésie
Avec les associations Ecout’écris, Mot’Aïque et l’Académie de la Poésie Française, le Club des poètes de Marne-la-Vallée était partenaire du premier concours de poésie organisé par la ville de Noisiel sur le thème « Curiosités paysagères ». Concours ouvert aux adultes et aux enfants. Jean-Jacques Amar, un ancien membre du club, a reçu le premier prix pour son poème : En ce temps-là...NOISIEL
Mathieu Viskovic, maire de Noisiel, grand amoureux des lettres, a félicité tous les candidats qui se sont investis dans cette aventure littéraire.
La ville de Noisiel est en quelque sorte un conservatoire architectural qui marie le patrimoine de la chocolaterie Menier et les constructions modernes de Marne-la-Vallée, le tout dans un écrin de verdure.
En ce temps-là... NOISIEL
Dans la froidure d’un Onze-Novembre
Devant la stèle aux noms gravés
Une femme courbée dont les mains tremblent
Recherche son héros oublié
Parti pour sauver la Patrie
Mourir à Vaux ou Douaumont
Loin de Noisiel loin de sa vie
Dans cette tenue bleu horizon
Moulin Saulnier et pont Hardi,
Dans la brume, émergent au matin
La Cathédrale sort de l’ennui
Et Saint-Médard sonne l’airain
Elle refait la route à l’envers
Des choses s’échappent de sa mémoire
Ce monde n’est plus celui d’hier
Sa vie se perd dans ce brouillard
La Ferme du Buisson corne l’appel
Pour un voyage vers l’inconnu
Un bras de Marne trop dissipé
Lui offre un air de déjà-vu
Là dans le Parc ensoleillé
Le ciel autrefois turbulent
La voit valser sans s’arrêter
En marquant le tempo du temps
Enfin l’enceinte de l’atelier
Où les effluves de cacao
Viennent proposer aux ouvriers
Un voyage vers ces pays chauds
Que reste-t-il de ce temps-là ?
Ses souvenirs qui s’accumulent
Et son héros ne revient pas
Des perles de larmes qu’elle dissimule.
Jean Jacques AMAR
Lauréat du 1er concours de poésie organisé par la ville de Noisiel
La pâquerette par Mireille Héros
Je voudrais te parler d’une pâquerette.
Non pas celle qui s’épanouit au printemps et tapisse les prés d’un blanc immaculé.
Non. Je veux te parler d’une petite pâquerette rencontré ce matin sur le bord du chemin.
Dans la gelée matinale, elle luttait.
Elle luttait pour se redresser.
Plus le froid l’enserrait dans ses griffes
Plus elle concentrait ses forces pour se tenir droite
Pour garder sa dignité.
Dans la froidure
Elle irradiait de lumière.
Je ne voyais qu’elle
Si frêle et si forte.
Ses pétales fripés
Se détendaient à mesure que le mercure grimpait.
On aurait dit deux amoureux
Elle, la toute jeune fille
Lui, le prince charmant
Il l’entourait de toute sa tendresse
Le grand amour
Le coup de foudre
Un amour qui grandissait
En dépit de leurs différences
Pourquoi une pâquerette
Ne pourrait-elle aimer un mercure ?
La force et la fluidité
Le yin et le yang.
Cette petite pâquerette
Bien seulette sur le bord du chemin
A éclairé ma solitude.
Nous nous sommes quittées
Elle dans les bras de Mercure
Et moi dans mes chimères.
Mireille Héros
Club des poètes de Marne-la-Vallée
Hommage à Christian Bobin
Lettre au perce-neige par Irène Gahéry
Je te revois, courageux Perce-neige. C'était encore le temps où l'horizon aspirait la course du soleil.
Blêmes et alourdis, des hordes de nuages s'étaient répandus en légères chutes, blanches et virevoltantes. La nuit avait alors rayonné de sa propre lumière.
Et au petit matin, tu étais là, hissé hors de la croûte cristalline que tu avais vaincue. Bravement, avec armes et bagages. Tes feuilles tendues comme des griffes, fines et naïves épées. À la pointe de ta frêle et haute tige, porté comme une lanterne, pendait un bouton bien clos tel une grosse perle de lait. Et bientôt ta tête de nonne coiffée d'une cornette, blancheur virginale gardant le secret de ton petit cœur safran.
Le soleil revenu t'avait nimbé de lumière.
L'audacieux petit soldat était devenu un pèlerin, en route pour proclamer la promesse du printemps et ouvrir le chemin à ton cousin le muguet.
Irène Gahéry
Hommage à Christian Bobin