Ma tondeuse et moi
C’était le vendredi treize Mars
moi qui ne suis nullement à part
de croire à des foutaises de dates
ce fait étrange que je vous relate.
Voyant ma tondeuse à gazon,
seule dans le fond du cabanon
je lui posais ainsi la question,
« Ferais –tu un tour avec ton patron ».
De sortir de ma prison pour une heure
me rendrais le sourire du bonheur,
il fut un temps où tu étais fringant ,
me poussant sans y mettre les gants.
Nous parcourions ce jardin de poupée,
à la pelouse si souvent détrempée,
mes lames usées comme un bourreau
décapitaient la verdure de mes couteaux.
Je vois que par ce temps tu te lasses,
me laissant seule à perdre ainsi la face,
alors, prouves moi une fois encore,
en cette période un dernier effort.
La pelouse serait belle et bien coupée
tu serais fier de ton jardin de poupée,
ta femme te serait reconnaissante,
par ce regain de jeunesse apparente.
Gilbert Réant