Les masques du port d'Amsterdam - parodie du port d'Amsterdam de Jacques Brel

Dans le port de leurs masques
il ya des marins qui chantent
les rêves qui les hantent
au large sans leurs masques
pour le port de leurs masques
y a des marins qui dorment
comme des êtres flasques
le long des berges mornes
Sans le port de leurs masques
Y a des marins qui meurent
plein de bière et sans frasque
aux premières lueurs
mais sans le port de leurs masques
ya des marins qui naissent
dans une chaleur épaisse
loin du climat Monégasque.
Dans le port de leurs masques
y a des marins qui mangent
et que rien ne les dérangent
des copains mourants
ils serrent les dents
à repousser l’infortune
à attraper une prune
à courir dans les champs
et ça sent la morue
jusque dans le cœur des frites
que leurs grosse mains évitent
et courir dans la rue
puis se lèvent en hurlant
dans un bruit de trompette
referme leur brayette
et sortent en râlant
Dans le port de leurs masques
y a des marins qui dansent
en se moquant des contredanses
sur la panse des femmes
et rigolent de leur chance
comme ces soleils en cachets
d’un Raoult déchiré
d’un Léon en transe
ils se tordent le cou
pour pas entendre le pire
jusqu’à tout d’un coup
Léon enfin respire !
alors d’un geste grave
alors d’un regard fier
ils épluchent une betterave
à ne pas savoir qu’en faire
Dans le port de leurs masques
ya des marins qui boivent
et reboivent encore
ils boivent à la santé
des putains de retours de flammes
De Croissy Beaubourg et d’ailleurs
enfin ils boivent au drame
qui leur donnent d’être mort
qui leur donnent d’avoir perdu
une fois encore
et quand ils sont déçus
se plantent le nez au ciel
se mouchent dans les étoiles
et ils pissent comme je pleure
sur les femmes infidèles
Dans le port de mon masque..


Gilbert Réant