Visions- Sylvie Perlot
Je demeurai longtemps devant un Vittel menthe*
A le regarder, à rêver, dans l’attente,
De tout, de rien, de moi-même
Dans l’oubli d’un « je t’aime »
Et le temps s’écoulait
Les nuages passaient,
Jusqu’à ce moment,
Où me prirent des tremblements
J’ai pressenti une étrange vision
Nous traversions la toile et le toit des maisons*
Et ta personne m’est apparue
Toi, que je ne voyais plus
Eloignés par le destin
A poursuivre chacun notre chemin
Nous n’étions plus ensemble
Plus rien de nous se ressemble
Ce vaste alphabet d’oiseaux tracés sur l’horizon*
Nous a fait perdre la raison, envahi de confusions
J’avais terminé mon Vittel menthe,
Il y a des choses qui nous mentent
Vue de travers, par manque de vocabulaire
Et déjà nos cahiers s’en firent un sommaire*
Pour ensuite tout recouvrir de poussière
Et ne plus jamais penser à hier.
Sylvie Perlot
26 juillet 2022
*Vers empruntés à Louis Aragon - "Garçon de quoi écrire"