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Val en poésie
27 mars 2021

La colère de Papa-poule par Sylvie Perlot

 

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A la ferme des Douves, la vie continue son cours…

Notre coq est toujours là, il n’est pas encore mort. Il veille sur ses poussins, au nombre de 18. Il les surveille de loin et en est très fier. Il aimerait les voir grandir plus vite. Il voudrait savoir si, parmi eux, il y aurait un mâle ou deux. A ce moment-là, un seul resterait et l’autre serait donné, ou vendu, pour le bonheur de la petite famille. Mais, il faut laisser passer le temps.

Le coq, de ce fait, a retrouvé sa forme. Il chante tous les matins. Ce qui désespère le chat Lipton, qui aimerait bien dormir encore un peu. Il se couche toujours très tard, à chasser les souris, qui se montrent à la nuit.

Ce fameux chat s’étire, sort de son panier, et comme tous les matins, s’élance dans la cour faire ses besoins. Puis, il s’installe sur le mur. Comme à son habitude, il se nettoie et enfin se prélasse sous le soleil. Il regarde poules et poussins, canards et canetons, dindes et dindonneaux. Pour les lapins, ils sont enfermés. Ils ne craignent pas le chat.

A l’apparition de celui-ci, tous ces volatiles s’énervent quelque peu. Le raffut fait sortir le chien Pataud de sa niche. Il se met aussitôt en position pour surveiller le chat. C’est qu’ils ne s’aiment pas beaucoup ces deux-là. Lui, doux comme un agneau et toujours attaché, et ce chat en liberté, toujours prêt à attraper un poussin ou caneton, pour en connaître le goût. Pourtant, il est bien nourri par la fermière, mais il ne peut s’empêcher de penser qu’un poussin ou qu’un caneton serait un repas de choix. Quel chat ! Beau par son pelage roux, mais bête dans sa tête.

 

Cependant, un matin, notre coq qui compte ses chers poussins ; comme à l’ordinaire, n’en compte que 16. Où sont passé 17 et 18 ? Il compte et recompte plusieurs fois, afin d’être sûr de ses calculs. En effet, il en manque 2. 2 ne sont pas à l’appel : 17 et 18. Où sont-ils donc ? Où ont-ils disparu ? Ont-ils été mangé ? Notre coq, prénommé, papa-poule est très, très ennuyé. Il leur a pourtant bien fait la leçon à tous : ne jamais s’écarter des uns des autres, se méfier du chat, qui les épie toute la journée, et qui ne ferait qu’une bouchée de leur petit corps, ne pas embêter le chien, ni les autres volatiles qui ont les mêmes droits qu’eux, et qui leur ont permis d’être là, être de gentils poussins, apprendre et grandir afin de se débrouiller seul, une fois devenus grands.

Notre coq est perplexe. Qui a pu toucher à ses poussins ? Qui a pu enlever 2 de ses petits ? Est-ce le Chat ? Suspect numéro 1. Le chien ? Non, impossible. Il les a surveillés tout le temps de l’éclosion. Le renard ? Il y a longtemps qu’il ne l’a pas vu. Qui donc alors aurait bien pu enlever ses petits ? Pourvu qu’en plus, ce ne soit pas des mâles. On ne le saura jamais. Donc, se renseigner…

Il interroge tous les volatiles de la basse-cour. Il demande aussi aux lapins, aux cochons dans le pré plus loin. Se perchant sur son tas de fumier afin d’être entendu, il crie le plus qu’il peut son message à destination de l’âne et de la jument. Ils lui répondent qu’ils n’ont rien vu, rien entendu, comme habitants de la basse-cour. Notre coq est bien ennuyé. Le demander aux enfants ? A la fermière ? Au chat lui-même ? Enfants et Fermière, pas sûr qu’ils comprennent son langage. Quoique. Le demander au chat ? Assurément, celui-là ne dira rien.

Notre coq va et vient dans la basse-cour. Il se pose tout un tas de questions. Longeant le mur de l’enclos, il tombe sur un mégot. Encore un passant qui s’est débarrassé de cet objet encombrant, en le balançant par-dessus. Notre coq, curieux et distrait par l’objet, se met à le picorer. Il reste encore un peu de matière à fumer, et se délecte de cette sorte de paille. Puis, voyant le chat marchant tranquillement parmi poules et canards, il se met soudain, à courir comme un fou. Croyant que le chat va s’en prendre à un de ses poussins, il lui saute dessus.

Le coq s’accroche aux poils du chat, non loin de la tête, et là, le pique à répétition. Il n’est pas content du tout. Dans son langage, il semble dire : « Dit, avoue, que c’est toi qui a mangé mes poussins chéris, avoue, traite, dit moi la vérité. Avoue, si tu ne veux pas que je te mange le cerveau… »

Le chat, pétrifié un instant, devient dingue lui-aussi et se met à courir dans tous les sens. Les animaux de la basse-cour n’en reviennent pas, ils s’affolent tous, et piaffent tant qu’ils peuvent. Un véritable rodéo se joue entre le chat et le coq. Ce dernier reste bien agrippé à ses poils, lui plante son bec dans le haut du crâne, à plusieurs reprises.

Et le chat de lui répondre dans son langage, à travers de miaous désespérés « Mais non, ce n’est pas moi, il y en a d’autres qui aiment les poussins. Je t’assure, ce n’est pas moi, arrête, arrête, tu me fais mal… »

« Alors c’est qui ? fait notre coq, essoufflé de se maintenir, agripper aux poils du chat, et à s’exprimer dans des hoquets de cocoricos.

Ce vacarme infernal attire la fermière et les enfants restés dans le jardin d’agrément.

  • C’est quoi tout ce bruit ? fait la fermière.

Les enfants à regarder la scène, éclatent de rire. Le plus grand de dire.

  • Le coq est énervé, il n’y a plus que 16 poussins au lieu de 18. Il pense que c’est le chat qui les a mangés.

 

Puis, il se lance dans le parc des volatiles, suivi des autres enfants et de sa mère.

- Arrête, le coq, arrête, ce n’est pas lui, mais une belette qui les a emportés. Je l’ai vue sortir ce matin par le trou du tuyau qui vient du poulailler. Laisse-le maintenant. Papa a bouché le tuyau avec du grillage, ce matin même. Il me l’a dit avant de partir pour les champs.

Le coq très énervé, a bien entendu l’enfant. Il se dit en lui-même :

  • Et bien tant pis, tu prends pour toutes les fois où tu as embêté mes poules et ces congénères.

 

Suite à cela, le coq lâche le chat qui vient aussitôt auprès de sa maîtresse, miauler son malheur. Elle le prend dans ses bras, l’emporte dans la maison pour le soigner.

A ce moment, le coq jette un regard vers le garçon, s’approche de l’habitation des poules et constate avec surprise, qu’en effet, un grillage est bien posé sur ce trou. Par lequel, de toute évidence, le chat n’aurait pas pu passer, trop petit. Par contre une belette…et elle en a laissé des poils…

Mais, comment donc notre coq a-t-il pu avoir un tel courage pour agir ainsi ? Le mégot ? Vraiment, ce jeune garçon l’a bien compris. Merci…

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