La clé sous la porte

Comme les femmes

De Ghardaia

Sous l’organdi

Légèrement relevé

Elle donne à voir

Un seul de ses yeux.

Farouche.

Elle pleure

Sur les allées vides

Des jeux et des cris d’enfants

Elle frissonne

Sous le vent glacial d’avril

Il tente coûte que coûte

De forcer sa porte

Pour lui arracher ses secrets

Secrets de cuisine

Secrets de famille

Secrets d’écriture.

Elle a mis la clé

Du confinement

Sous la porte.

Puis a fait un pied de nez

Aux façades.
Elles font la grimace.

Elle ne supporte plus

Ce drapeau noir qui flotte

Sur la marmite du temps

Porteur de désespoir.
Alors, elle part danser

Avec le vent

Ils battent la mesure

En cadence

Sur la ligne de danse

Le temps d’un tango

Elle se réchauffe

Oublie les jours de souffrance

Et hisse le pavillon

De l’espoir

A la croisée

Des chemin de la vie.

Mireille Héros

Mercredi 1^er avril 2020