Mourir au printemps
Ils ne verront plus, ces cerisiers blancs,
Ne sentiront plus, ces parfums d’ printemps,
N’entendront plus, ces oiseaux bruissant,
Ne sentiront plus, cet’ bris’ caressant’,
Ne gout’ront plus, cet’ sev’ montant’,
N’imagin’ront plus, ce printemps naissant,
Ni ici-bas, mon enfant, et ni maintenant,
Ils ne pourront plus voir, le regard de leur enfant,
Ne pourront respirer, ces odeurs de safran,
Ils ne pourront entendre, ces rir’ d’enfants, jaillissant, la-bas,
Ne pourront sentir, cet’ bis’ caressant’,
Ne pourront goûter, ces fruits succulents,
Ne pourront pas vivre ce printemps,
Ce printemps de leurs vingt ans,
Ils ne verront plus, cet’ rose perlée,
Ne sentiront plus, cet air embaume,
N’entendront plus, ce merl’ siffler,
Ne sentiront plus, ce soleil chauffer,
Ne goût'ront plus, cet’ sourc’ couler,
N’imagin’ront plus, cet’ saison retrouvée,
Ni cet’ année, mon amour, ni les autr’ années,
Ils ne pourront plus voir, le bonheur de leur foyer,
Ne pourront respirer, le plaisir de partager,
Ils ne pourront entendre, ces mots doux murmures, si près,
Ne pourront sentir, la fièvr’ de ce baiser,
Ne pourront goûter, l’envie d’aimer,
Ne pourront pas vivre ce printemps,
Automne de leurs projets.
André Sillam
31 mars 2003