L'histoire d'un printemps reporté
PROLOGUE :
Portez attention, Mesdames et Messieurs,
A cet instant où le monde a commencé ;
Où émergeant, sous un soleil radieux,
Flore, faune, toutes vies ont habité
Les territoires de notre planète :
Terres, océans, plaines et montagnes ;
Forêts vierges, déserts, et prairies prêtes
A offrir, vrais pays de Cocagne,
Les nourritures, à tous, indispensables.
Et les saisons, les années s’écoulèrent
Parfois joyeuses, parfois défavorables,
Tantôt frugales et tantôt très prospères.
Et les humains, les riches, les misérables
Prirent en main le destin de la Terre,
Au cours de longs millénaires implacables.
Des souvenirs soulignent leurs galères :
L’HISTOIRE :
Il y avait, il y a très longtemps
Un laboureur et ses enfants
Courageux mais pas téméraires
Tous attachés à leur terre.
Ils se méfiaient du chant des Sirènes
Et ne ménageaient pas leur peine ;
Se consacraient à leur beau métier
Sans se soucier des épopées.
Pas de temps perdu, pas de place ;
Leur courage est ce qui remplace
La vindicte des conquérants
Qui se livrent à la chasse à l’enfant.
Ces démons surgis de l’enfer
Ne jurent que de feu et de fer !
Mais nos paysans sans malice
Ne savaient pas qu’un maléfice
Allait fracasser leur famille :
Un beau matin, un loup, une fille,
L’un devant l’autre, enhardis,
Sont entrés dans leur logis,
Y semant, du sol au plafond,
Comme le lion et le moucheron,
Terreur et carnage, sans gêne.
Cloches et maillons de la cadène
Retentirent à tous les horizons.
On entendit les populations
Entonner le chant des partisans
Pour faire prendre la clé des champs
A ces prédateurs abhorrés.
Debout ! Si nous devons nous conjurer
Tous unis, sans aucun déserteur,
Nous devons prêter un serment,
Sorte d’hommage à Boris VIAN,
Composons, pour nous endurcir.
Quelques strophes pour se souvenir ;
Se souvenir de la nuit du quatre,
La nuit où il fallut se battre,
Comme les Yankees en quarante-quatre,
Qui se sont montrés opiniâtres.
Mais chassons la « melancholia » :
A GOTTINGEN, me revoilà,
Ou bien rue Gabriel Péri,
Emue : « Je suis comme je suis » !
Annie Leroy