Le club se distingue au concours de poésie de Lognes
Nourris ce monde
Nourris ce monde,
Ce monde rempli de terreur
Où il n’existe aucune ardeur,
Seulement des soldats combattants
Contre des coups et des mots blessants,
Nourris ce monde,
De ta joie et de ta bonne humeur,
De tout ce qui te rend heureux,
Offre nous un peu de ton bonheur
Pour que ce monde ne cesse d’être malheureux,
Nourris ce monde,
Du bien être que tu nous as fait vivre,
Pendant de longues époques,
Nous sommes devenus ivres
Enfermés dans nos coques,
Nourris ce monde,
Qui a un besoin urgent de ta bonté,
De cette bonne vieille poussière de fée
Qui nous faisait tant rêvée,
Nourris nous d’une beauté innée.
Jenna Ferreira - 1er prix catégorie erfants
Nourrir sa conscience
Dans les moments de solitude
Où je me réfugie, parfois,
Des pensées pleines d’incertitude
Tantôt surgissent en tapinois.
C’est la rançon de la mémoire
Que nourrissent d’informations
Radios, journaux, et les histoires
Glanées en pérégrinations.
Je me souviens qu’en ma jeunesse
Avec un groupe d’amis choisis
Nous partagions, avec ivresse,
L’espoir de matins embellis.
Cela nourrissait notre ardeur
A désirer changer le monde !
A combattre, sacrés pourfendeurs,
Les inégalités profondes.
Fort longtemps j’ai nourri l’espoir
Que l’homme changerait de nature :
Qu’il comprendrait que son devoir
Serait d’effacer les « fractures »
Que notre société endure.
C’était nourrir mes illusions,
Ma naïveté… Ah, je mesure
L’étendue de ma déception !
Aujourd’hui, vaincue par les ans,
Je me suis retirée des guerres
Idéologiques. A présent,
Je me tapis dans ma tanière,
Laissant aux jeunes générations,
Celles qui voudront bien agir,
Le soin de bâtir une nation
Conforme à leur ardent désir.
Je vis entourée de mes livres,
Afin de nourrir mon esprit.
Et j’essaie d’aider à survivre
De plus démunis que je suis.
J’ai ramené mes ambitions
A mes faibles moyens, désormais.
A nourrir chimères, illusions,
J’ai renoncé, las, à jamais !
Annie Leroy - premier prix catégorie adulte
Se nourrir…
Nourrir, renforcer sa matière :
C’est la vie, la vie toute entière ;
C’est la règle qui régit le monde,
Au ciel, sur terre ; en eaux profondes.
Le moindre brin d’herbe qui surgit
Extrait de la glèbe sa survie.
Il y prélève avec délice
Les sucs dont il tire bénéfice.
Il nous apprend la grande loi
De l’Univers, qui fait foi
Du comportement proverbial
De tout être vivant, au final.
Chacun se doit, dans la nature,
De rechercher sa nourriture,
Celle de ses petits, afin que durent
Pour tous, les générations futures.
Chacun pour survivre est prédateur,
Mais une proie pour l’amateur
De sa chair, qui devient chasseur
Sur le champ, répandant la frayeur.
Bon, je dirais, en résumé :
Que nul être ne peut éviter
Cette grande chaîne alimentaire
Qui gouverne, ici-bas, la terre :
Manger les plus petits que soi ;
Echapper à plus grands que soi,
Pour avoir le temps de séduire
Et faire l’amour pour se reproduire,
Se perpétuer et que se déploie
La diversité que l’on voit ;
Avec la faculté, pour les hommes,
De prendre conscience que nous sommes
Des locataires de cette planète !
Respectons-là ; elle est parfaite.
Jouissons de ces dons : quel privilège !
Mais que chacun de nous la protège…
Annie Leroy 2ème prix ex aequo catégorie adulte
La séduction par le ventre
Aujourd’hui pour séduire un homme
Il faut flatter le gastronome
Se transformer en master chef
Et lui proposer derechef
Une cuisine sans pareil
Mettre ses papilles en éveil.
S’il se montre très câlin
En alexandrins
Vous lui déclamez le menu
En jouant les ingénues
Embrasse-moi et je te cuisinerai
Une omelette aux ceps
Des soles à la mode de Dieppe
Des brochettes de petits gris
Des petits farcis
Un navarin d'agneau
Des petits gâteaux
Et pour finir ce festin, quelques grains de raisins
Deux bons verres de vin et ce sera divin.
Si d’aventure l’élu de votre cœur
Se fait boudeur
Ne le renvoyez pas chez sa mère
Ne jouez pas les mégères.
Prenez-le par les sentiments
Votre art sera le meilleur argument.
Et quand il se fait très câlin
En alexandrins
Vous lui déclamez le menu
En jouant les ingénues
Embrasse-moi et je te cuisinerai
Du pâté d’alouette
A la meunière les bettes
Des lentilles farcies
Du poulet à peine cuit
Des patates à l’eau
Aux charançons les haricots
Et pour finir ce festin, un verre de Célestin
Suivi d’un coup de gourdin et ce sera divin.
Mireille HEROS
Nourrir
Comme la terre,
Qui l’a toujours fait,
Pour les arbres, les animaux,
Par l’eau, ses nutriments naturels,
Comme la mère,
Pour le bébé, l’enfant,
Donne le sein,
Prépare à manger,
Besoins nécessaires,
Pour grandir,
S’éveiller, découvrir,
Vivre chaque jour,
Et plus encore,
Nourriture de l’esprit,
Par les livres, et bien d’autres choses,
Pour s’accomplir, mieux vivre encore,
Pour tout être humain,
Ces besoins indispensables,
Pour trouver son chemin,
Et construire son destin.
Sylvie Perlot